L’arrivée des drones à révolutionné la photographie (et filmographie) aérienne.
Avant cela, on était obligé d’avoir recours à des vols en hélicoptère ou en avion, à des altitudes plus restreintes, on pouvait éventuellement utiliser des systèmes de bras articulés, de nacelles, de perches…
Bon, pour des besoins de qualité professionnelle, cela prend un investissement et des compétences assez élevés, mais dans la majorité des cas, on peut rester dans le raisonnable.
Mais attention, si les drones s’améliorent au fil des ans, il faut être conscient que ce n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Oui, il est facile de les faire voler, mais aussi de les crasher.
Pour commencer, si vous avez déjà piloté une voiture ou un bateau téléguidé, vous connaissez le principe de base qui est que lorsque l’engin s’éloigne de vous tout fonctionne logiquement sur les axes gauche-droite, toutefois, quand il revient vers vous, les sens se retrouvent inversés dans votre esprit, si vous devez éviter un obstacle par la droite, visuellement l’appareil va aller à gauche. Il est donc important de maîtriser ce concept rapidement, parce que contrairement aux appareils terrestres ou marins, les drones se déplacent en l’air, et quand ils tombent, ça laisse plus de traces et ça fini par coûter cher. Voler amène donc à penser sur trois axes et non deux, il faut donc être conscient de ce qu’il y a autour, mais aussi au dessus et en dessous. Pour compliquer la chose, en extérieur il y a le facteur vent à prendre en considération : ce que l’on ressent au sol peut différer complètement de ce qu’il y a 10 mètres plus haut, et le problème c’est que c’est invisible, que cela change constamment dans le temps, selon l’endroit, ou l’altitude. Il y a environ 3 ans, alors que je volais à environ 50-60 mètres au dessus de moi, mon drone s’est retrouvé dans un couloir de vent plus élevé qui l’a progressivement fait dériver au dessus du fleuve, et quand on voit son jouet d’environ 2000$ s’éloigner comme ça, on commence à être pas mal nerveux, parce qu’au dessus d’un terrain, on peut toujours envisager de se poser et d’aller le récupérer, mais au dessus des eaux glacées… et donc j’avais beau pousser les moteurs à fond pour remonter, il faisait au mieux du sur-place. Avec des batteries qui couvraient une quinzaine de minutes en conditions normales, dans ma tête je faisais déjà mes adieux au précieux. Et puis finalement j’ai eu l’idée de le faire descendre et de finir par trouver une zone où il était en mesure d’avancer. J’ai donc réussi à le ramener au dessus de la terre ferme et à le récupérer in extremis. Bref, ne jamais oublier que les éléments sont plus fort que nous. Pour finir se paragraphe, c’est rare, mais cela peut arriver (une fois sur une dizaine d’années pour moi), il arrive qu’un oiseau attaque le drone, quand on vole à vue, on peut voir arriver le danger, mais si vous êtes éloigné, vous risquez de le retrouver au sol si vous êtes en mesure de le localiser. La fonction « localiser mon drone » ça fonctionne avec un appareil qui a survécu à son crash, pas qui est éclaté en 1000 morceaux. Pour revenir à l’attaque, n’essayez pas de vous éloigner de l’oiseau, il vole plus vite que votre drone. Le seul moyen de lui échapper et de monter à la verticale et là de s’éloigner. N’oubliez pas non plus, que malgré les choix technologiques avancés de votre drone, la meilleure liaison entre lui et sa télécommande est une ligne droite sans obstacle. Ce n’est pas parce que la portée d’un modèle est par exemple de 8 Km que vous pouvez voler facilement aussi loin. S’il y a des bâtiments entre vous et le drone, la liaison entre vous et lui peut se retrouver coupée, s’il y a des pylônes électriques haute tension ou des tours émettrices, il peut y avoir des interférences… D’où l’intérêt d’avoir un bon drone qui peut être programmé pour revenir seul à son point de départ si un tel problème se produit (n’oubliez pas d’entrer une altitude supérieure aux obstacle de l’endroit où vous évoluez).
Maintenant qu’on a survolé ces principes et anecdotes, depuis 2-3 ans maintenant, tous les pays du monde ont adoptés des lois sur l’utilisation des drones aériens. Selon où vous vivez ou où vous voyagez, il est important de vous référez aux lois en vigueur du moment et de l’endroit.
Au Canada, on peut faire voler un drone « librement » s’il ne dépasse pas 250 grammes. Mais il y a quand même des règles à respecter :
Entre 250 gr et 1 Kg, il est nécessaire d’enregistrer son drone auprès du gouvernement et de passer un petit examen en ligne, dont les questions sont quand même assez poussées.
Enfin, au dessus de ce poids, on entre dans une license professionnelle, dont les connaissances correspondent à celles d’un pilote d’avion. C’est cher, à renouveler périodiquement, mais cela permet en cas de besoin et sous certaines conditions, de pouvoir éventuellement survoler des zones interdites après avoir fait les démarches nécessaires et obtenu un code à usage unique pour cette occasion spécifique (lieu et plage horaire). À envisager si vos revenus qui en découlent couvrent ces frais.
Tout ça c’est bien intéressant à savoir, mais je sais que vous aimeriez des conseils sur quel drone acheter. À vrai dire, le choix est assez simple, il se résume à une marque. J’ai personnellement commencé mes expériences avec des modèles de Parrot, une compagnie française qui a été la première au monde à proposer des appareils grand public abordables. Mon 3e, le Beebop 2 a aussi été le dernier avec eux. L’appareil et l’application était plutôt réussis, mais quand je comparais mes images à celles que d’autres faisaient avec des Dji Phantom, la qualité était vraiment en dessous. À l’arrivée du Mavic Pro, j’ai donc changé de marque. Progressivement, Dji s’est taillé une place de leader dans le domaine en développant une gamme complète de modèles, cela en surpassant les autres acteurs du domaine. Parrot après une dernière tentative a fini par se ré-orienter vers des domaines de niche professionnels, GoPro s’est essayé dans un grand flop, une rumeur parle que Sony serait en train de préparer quelque chose… mais en gros, à chaque fois qu’une compagnie connue ou pas annonce la sortie d’un drone avec des fonctions intéressantes, Dji dans la semaine qui suit annonce la nouvelle version de l’un des siens. Leur réputation n’est plus à faire, on sait que le rapport qualité/prix surpasse les autres, que le service est là, que leur expertise dans le domaine leur donne aussi une avance logicielle, et pour finir, rappelons qu’ils ont racheté Hasselblad, la célèbre compagnie d’appareils photos professionnels, et que certains capteurs de la marque équipent deux modèles pour le moment. En étant la seule marque à faire du volume, elle aussi la seule à se voir offrir des accessoires de compagnies tierces, des filtres ND par exemple, mais aussi des hélices, etc… Enfin, Dji est toujours à jours concernant les zones de vol à respecter. Vous ne risquez pas de vous faire arrêter par la police parce que vous volez dans une zone interdite simplement parce que vous ne pourrez décoller à l’intérieur du périmètre, et que vous ne pourrez y pénétrer en volant de l’extérieur (à moins d’avoir une license pro tel qu’évoqué plus haut).
Alors voici trois modèles à envisager pour démarrer en fonction de ce que vous voulez faire, avec leurs avantages et inconvénients. En cliquant sur leur noms, cela ouvrira un onglet vers la boutique Dji avec les prix en vigueur et le détail de ce qui vient avec* :
⁃ Dji Mini 2 : Sous ses airs de jouet, se cache une jolie petite merveille. C’est la réponse de Dji à la loi des 250 grammes. La version 1 en faisait 249, le 2 en a quelques un de moins encore, permettant ainsi quelques accessoires optionnels. Malgré sa taille, il offre des performances très surprenantes. Photos et vidéos sont de qualité suffisante pour un particulier ou un usage destiné au web. Contraintes de poids obligent, il est dépourvu de capteurs d’obstacles périphériques, le seul se trouve en dessous pour la précision d’atterrissage. Donc un superbe drone à prix abordable, mais à utiliser de préférence dans des zones dégagées, le temps d’apprendre à le connaître.
⁃ Dji Mavic Air 2 : Actuellement, le drone le plus facile à utiliser. C’est l’appareil le plus à jour côté capteurs d’obstacles, son intelligence artificielle lui permet pratiquement sans faille, de voler en vous suivant tout seul dans une forêt. Il est aussi celui qui offre le plus de vols pré-programmés qui donnent des rendus de vidéos spectaculaires.
⁃ Dji Mavic Pro 2 : Bon, en tant que photographe, c’est mon préféré car il offre un capteur 1″ Hasselblad, ce qui donne des résultats beaucoup plus intéressants à exploiter commercialement. Toutefois, même si c’est un excellent drone, il commence à accuser son âge, et les connaisseurs attendent une version 3. En fait, beaucoup aimeraient un modèle Air Pro, donc plus compact mais avec un meilleur capteur.
*Vous remarquerez que Dji propose ses appareils dans un kit complet de base qui permet de les utiliser tels quels, ou dans un kit combo, avec plusieurs accessoires, sac de transport, chargeur, batteries supplémentaires, hélices de rechange… Honnêtement, ce dernier est vite avantageux si vous comparez avec des équivalents achetés séparément, mais cela reste un choix personnel. Tout comme l’option de garantie prolongée (qui est rentabilisée à la moindre casse). Attention à la devise (en principe en Dollars US), mais les tarifs sont les mêmes partout dans le monde, toutefois, en commandant avec Dji, les taxes et livraison/douane sont inclus jusqu’à présent.