Pour la petite histoire, mon parcours est celui d’un autodidacte. Né en France au bord de l’Atlantique en 1967, je suis venu m’installé au Canada dans la région de Montréal en 1997.
Commençons par l’origine de Nemo, un surnom et pseudonyme choisi minutieusement vers la fin de l’année 1984, et oui, bien avant l’arrivée du petit poisson, mais nous y reviendrons. En réalité, je m’appelle Grégory Lemeunier, mais à l’âge de 12-13 ans, je me suis découvert une passion pour l’écriture, et me suis alors persuadé que j’allais devenir un écrivain à succès. Bien que jeune, j’étais conscient que la célébrité n’a pas que des avantages, et pour protéger ma vie privée et celle des miens, il me fallait un nom de plume.
À l’école, je perds d’ailleurs à plusieurs reprises des points dans mes rédactions et dissertations, les signants du pseudonyme du moment, n’en ayant pas trouvé un que je juge définitif. Ce n’est qu’après plusieurs années de réflexion que le hasard fini par me faire trouver Nemo. En effet, je découvre la bande dessinée de Windsor McKay : « Little Nemo in Slumberland« , dont le personnage principal est une sorte de « Petit Prince« , le fameux personnage culte de Saint-Exupéry que tout le monde adore. Toutefois, bien qu’étant considéré comme une oeuvre majeure de l’histoire de la BD, la notoriété de Nemo demeure très confidentielle. Je m’identifie immédiatement à ce petit garçon rêveur, et commence à lui emprunter son nom. Cela correspond à ce que je recherchais, un sobriquet court d’une ou deux syllabes, mais qui n’est jamais apparu en épluchant au complet un dictionnaire de prénoms.
Du coup cela m’a intrigué ce nom qui me semblait familier mais qui sortait de nulle part. Jusqu’au jour où j’ai réalisé où je l’avais déjà « rencontré », c’était dans « Vingt mille lieues sous les mers » de Jules Verne, avec le Capitaine Nemo et son fameux sous-marin le Nautilus ! Coïncidence, je vivais alors à Nantes, ville de l’auteur en question. Mais là encore, ça continuait de me travailler, il devait bien avoir une origine ce nom ?!! Comme on n’avait pas encore la richesse d’internet sous la main…
Au fil des recherches, j’ai fini par découvrir que dans l’oeuvre originale d’Homère, « L’Odyssée« , Ulysse se retrouve enfermé par un cyclope dans une grotte qui l’empêche de sortir. Il fini par lui crever son unique oeil, et le cyclope s’avouant donc vaincu, demande à savoir le nom de son vaillant adversaire (dans le but de le dire aux autres cyclopes). Ulysse qui n’est pas né de la dernière pluie lui répond « ne mo », ce qui se traduit du vieux grec par « sans nom » ou dans la version littéraire en français par « personne ». Bref, quand le cyclope prévient ses congénères pour se faire venger Il dit que c’est « personne » qui lui a fait ça !
Quelques années plus tard, j’ai fini par découvrir qu’en latin, nemo veut également dire « anemone ». La boucle était bouclée, ou presque…
Alors que je vivais encore en France, j’avais une compagnie d’impression sur tee-shirts. Je travaillais mes graphismes sur Mac, et j’ai acheté un jour un logiciel permettant de faire de la 3D, Pixeltry de Pixar. À la même époque, internet en est à ses balbutiements, et comme je m’intéresse à tout ce qui est nouveau, j’ai fait parti des précurseurs à me connecter sur le web public. C’était assez basique visuellement, le choix des pages est assez restreint, on utilisait essentiellement des forums pour échanger de l’information, et bien sûr, je me connectais toujours sous le nom de Nemo. On m’a souvent demandé d’où cela venait, et naïvement je racontais… J’envisageais de déposer Nemo.com, mais les prix étaient alors exorbitants pour un petit indépendant, finalement, il finira par être déposé par quelqu’un d’autre ce qui m’amènera à créer Nemoland mais en optant pour la terminaison .net pour le côté virtuel plus que commercial.
Et voilà que je change de pays, et fini par ramener mon logiciel 3D lors d’un voyage même si je ne fais plus de graphisme à titre professionnel, il m’arrive de créer pour le plaisir. Malheureusement, en voulant l’installer, la première des 7 disquettes 3″¼ est défectueuse, et ça tombe mal, plusieurs mois auparavant, Pixar qui jusqu’alors développait des logiciels pour leurs propres besoins mais les commercialisait également, fort des succès de Toy Story et Bug’s Life, a décidé de se consacrer uniquement aux films d’animation. La période de support accordée est dépassée, mais je décide de les contacter quand même en expliquant la situation, proposant différentes solutions comme payer pour la disquette défectueuse, ou l’envoi du fichier que j’installerais moi-même… Après tout, qui n’ose rien n’a rien ! Un petit dialogue courtois en anglais commence dans lequel on m’explique ce que je sais déjà. Finalement, je dois faire mon deuil au sujet du logiciel, mais la conversation dérive sur « Nemo », la personne veut savoir ce qu’est ce nom, et je raconte donc l’intégrale de l’histoire. Mon interlocuteur trouve cela vraiment intéressant, et me dis que cela pourrait faire un joli nom pour un personnage, ce à quoi j’ai répondu merci, et que ce serait pour moi un bel honneur. La semaine suivante, j’ai reçu par la poste une boîte toute neuve de Pixeltry, rien de plus. En 2003 sortait le film Nemo, ce qui fut toute une surprise : Alors que je pensais qu’éventuellement Pixar utiliserait peut-être le nom pour un personnage de second ordre, il était la tête d’affiche ! Je n’ai jamais regardé le générique au ralenti pour voir s’il y a éventuellement un remerciement à mon intention.
Passons maintenant à la photographie… Dès mon plus jeune âge, les appareils photo m’attiraient, et comme je voulais toujours utiliser ceux de mon père, ma mère ou mon grand-père maternel, j’ai fini par reçoir comme cadeau de Noël alors que j’avais 6 ans, mon premier appareil, un Kodak Instamatic 155X ! Vous savez, ces petits appareils qui fonctionnaient avec des cartouches de film 126 qui faisaient des photos carrées, sur lesquels on pouvait mettre un Flashcube jetables à 4 éclairs. C’est ainsi qu’a démarré la passion… Bien sûr, les appareils 24×36 de mes parents m’attiraient plus, mais au moins je pouvais m’amuser quand j’avais une pellicule.
Pour la petite histoire, à partir du moment où je n’ai plus cru au Père Noël, j’ai demandé à ma famille de ne plus me faire de cadeaux, mais de me donner de l’argent à la place, afin d’économiser et m’offrir des choses plus importantes à mes yeux. c’est ainsi qu’à 13 ans, j’ai utilisé mes économies pour acheter mon premier réflex, un Minolta X700 qui était le produit révolutionnaire du moment avec la première cellule « TTL » ! Puis il me fallu un flash, un zoom…
Quelques années plus tard, j’ai réalisé que si je faisais des photos intéressantes, différentes de la plupart du monde, il leur manquait toutefois quelque chose. Je me suis plongé dans un livre sur la photographie que m’avait offert un cousin partageant cette passion, mais que je n’avais fait que feuilleter jusqu’alors. C’est là que j’ai appris la lumière, comment jouer avec, les influences des différents réglages. Dès lors, j’ai commencé à privilégier le mode manuel aux autres automatiques ou semi-automatiques. Et c’est surtout avec l’achat d’un Mamiya C220 que j’ai fait mes plus grands progrès.
Mon équipement Minolta s’est encore étoffé au fil des ans d’autres lentilles fixes et de quelques zooms, d’un second boîtier identique, d’une poignée moteur… Cela jusqu’à un cambriolage de mon magasin où la moitié m’a été dérobée, l’autre étant à mon domicile. J’ai décidé alors de vendre ce qui restait et d’évoluer vers du matériel plus actuel. Depuis tout jeune j’ai rêvé de Nikon qui était la marque des pros, mais à ce moment-là, le vent a commencé à tourner, c’est Canon qui a fait le meilleur choix technologique en coupant avec le passé pour un nouveau type de monture, et c’est la marque qui donne également le meilleur service après-vente. Même si Nikon est remonté en selle depuis de temps là, je suis resté fidèle à Canon depuis, tant dans mes réflex argentiques que numériques, ainsi qu’une multitudes de compacts. Dans le cas des réflex, la fidélité permet de garder son parc d’objectifs. Je me suis également équipé d’un laboratoire me permettant de faire des tirages en couleur ou noir et blanc.
Depuis 2015, j’ai commencé à explorer progressivement de nouveaux horizons avec AeroNemo, de la prise de vue aérienne par drone.
Si la photographie est le domaine que je continue de privilégier, il m’arrive également à l’occasion de faire des films, chose que j’avais également déjà explorer autrefois à l’époque des films en bobines !
Finalement, 2019, est une année charnière qui fait suite à de grandes remises en question… J’ai décidé de changer beaucoup de choses dans ma vie, de revenir à l’essentiel, à mes rêves mis de côté, etc… J’ai aussi renoué avec une autre passion, la randonnée, et de fil en aiguille, le besoin de me séparer de pratiquement tout mon matériel photographique s’est fait sentir, laboratoire compris, cela afin de me ré-équiper plus léger. Si Canon était ma marque de prédilection depuis fort longtemps, elle n’offrait alors pas le matériel que je recherchais alors.
Fuji et ses designs vintages me faisaient de l’oeil depuis quelques années. J’ai décidé d’essayer avec le X-E3 pour le côté léger. J’ai tellement adoré que dans les semaines suivantes j’ai acheté une version plus pro, le Fujifilm X-T2. Cette marque m’a redonné le plaisir que j’avais à l’époque de l’argentique !